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You can use this page to email Sydney Jadot about Tempis pour les jaloux.
À propos du livre
“Tempis pour les jaloux”
Phrase apposée au dos d’un matatou en République Démocratique du Congo. Le matatou est le surnom donné aux taxis collectifs comme on peut en voir partout en Afrique, même dans les villages les plus reculés. Il est le moyen de transport abordable par excellence pour les personnes et les marchandises.
Ces camionnettes proviennent des pays dits “développés” où elles ne sont plus autorisées à rouler parce qu’elles ne répondent plus aux normes de sécurité. Nombre d’entre elles sont revendues à bas prix dans certains pays d’Afrique, réparées puis utilisées pendant encore bien des années. Impossible de connaitre le kilométrage total qu’elles parcourent, dans la mesure où toute forme d’électronique et de gadgets y est à la longue remplacée ou tout simplement supprimée.
A Kinshasa, on les nomme les “esprits de mort”, en référence à la fréquence des accidents mortels dans lesquels elles sont impliquées.
Matatou provient de “tato” en swahili, qui signifie “trois" C’était initialement le nombre de pièces qu’un passager payait par voyage.
A noter que le matatou est piloté par son propriétaire, lui-même assisté par un adjoint qui hurle la destination aux passants tout en faisant des signes distinctifs qui varient en fonction de celle-ci. C’est lui qui se charge de rentabiliser l’espace en remplissant le bus au maximum. Il y a, toujours, une place pour un passager de plus.
“Tempis pour les jaloux” est à l’image du territoire congolais actuel. Il fait figure de slogan pour donner du courage à ces passagers et snober ceux qui daignent se moquer du bus qui, malgré les kilomètres, les accidents et une interprétation très personnelle des règles par son chauffeur, va de l’avant.
Kongo ekolonga ! Le Congo va gagner !
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